C’est dans le cadre de 2 journées sur le thème du « Vivre Ensemble » que Mme Lukowitz (Professeur au Lycée Henry Parriat) a sollicité les professionnels du Pôle Enfance PBeSL pour qu’ils puissent échanger avec les élèves sur les Troubles du Spectre de l’Autisme.
C’est ainsi que Julie VIGNIER, (Accompagnante Éducative et Sociale de la Section Autisme de l’IME de Saint Vallier) et que Anne THERY (Éducatrice Spécialisée au SESSAD TSA – Service d’Éducation Spéciale et de Soins A Domicile de Montceau les Mines) ont eu le plaisir de se rendre au lycée, pour aller à la rencontre de ces jeunes et leur partager leurs connaissances et leurs expériences en tant que professionnelles.
Dans le cadre de l’évolution des politiques publiques et du Projet Associatif PBeSL, les professionnels de l’association s’engagent à développer « l’école inclusive » en externalisant leurs compétences/connaissances, à destination des structures de droits communs (école, centre de loisirs, médecins…) dans le but de développer l’accueil d’enfants en situation de handicap et l’accessibilité à ces structures, en lien avec les familles.
Un temps d’échanges avec les élèves
Pour démarrer, Julie et Anne ont posé la question suivante : Pour vous, qu’est-ce que signifie « l’autisme » ? Les termes énoncés par les élèves : Innocent, maladie, handicap, gentil, trouble du cerveau, émotions x1000 ou encore difficultés.
Les professionnelles ont par la suite diffusé plusieurs vidéos dont une, qui a pour but de sensibiliser à l’autisme et de permettre à tout à chacun de vivre le quotidien d’un enfant autiste. Il est important que tout le monde comprenne cette particularité afin de pouvoir réagir en conséquence et avoir un comportement approprié face à la personne souffrant de ce trouble.
Elles ont ensuite demandé aux jeunes ce qu’ils ont pu ressentir en visualisant ce clip. Ils ont tous ressenti des sensations similaires, voici les termes qu’ils ont utilisé pour exprimer leurs émotions : agressivité, stress, angoisse. Effectivement, il y a une réelle surcharge sensorielle chez les enfants souffrants de TSA. Cette surcharge arrive lorsqu’il y a trop d’activité sensorielle autour d’eux (trop de bruits, de personnes, d’odeurs, de lumière…). Le cerveau doit alors traiter trop de données en même temps et n’arrive pas à tout analyser. Les personnes autistes perçoivent tous les stimuli de leur environnement sans filtre et sans sélection. Cela peut être le cas pour un ou plusieurs sens à la fois. La sensation de surcharge sensorielle est très désagréable et même douloureuse pour les personnes autistes.
Les interrogations des élèves
Est-ce que les sensations sont aussi ressenties chez les adultes ? C’est quoi la différence entre l’autisme et la Trisomie 21 ? Est-ce que les personnes autistes savent qu’elles sont autistes ?
Un vrai moment d’échanges et de partage pour apprendre la tolérance, l’acceptation de l’autre et de ses différences. Le « Vivre Ensemble » pour une société inclusive !
Des outils pour faciliter la vie des personnes atteintes de TSA
Julie et Anne ont souhaité mettre en avant le fait que des personnes atteintes de TSA ont des fonctionnements différents et qu’elles ont besoin d’outils qui leur permettent de s’exprimer, d’être plus autonome, des outils qui leur rendent la vie plus facile et plus belle :
. Le casque antibruit : il permet d’éviter la gêne sensorielle provoquée par le bruit et certaines informations sonores qui entraînent souvent vulnérabilité et incapacité à interagir avec l’entourage chez les personnes atteinte de TSA (cerveau submergé, impression de cacophonie permanente, bruits de fond ou intensité des sons insupportables, etc).
. Le Timer : Cet outil permet d’organiser du mieux possible les journées des enfants. Ils peuvent ainsi mieux appréhender le temps qui passe et apprennent à se repérer dans le temps. Il permet d’apporter plus de sérénité lors des changements de la journée et réduire le stress face à l’inconnu.
. Le Classeur avec des images : Le but de ce classeur est de permettre à l’enfant d’entrer en communication afin d’exprimer un choix, un souhait, de demander de l’aide, de faire un commentaire, de poser une question, d’accepter ou refuser une consigne… Pour cela, l’enfant a, à sa disposition, des images (pictogrammes), qu’il pourra prendre et donner à l’adulte. L’enfant aura également la possibilité de faire des phrases en combinant les images. Cet outil permet de renforcer l’apprentissage de la demande.. Le makaton : c’est un outil de Communication Alternative et Augmentée. Il est un ensemble de « vocabulaire » composé de signes et de pictogrammes illustrant, de façon visuelle, les concepts qu’ils signifient, aidant ainsi à la compréhension, tout en accompagnant les personnes vers la première étape du langage : la symbolisation.
. La mousse sensorielle : Cette mousse parfumée et crépitante au contact de la peau permet de réaliser un travail sur les sens (l’ouïe, le toucher, l’odorat). Elle facilite la prise de conscience et le retour sensoriel.
Les jeunes ont beaucoup apprécié de pouvoir manipuler les objets et ont adoré l’expérience de la mousse sensorielle qu’ils ont trouvé très amusante !
Tous étaient ravis de pouvoir échanger, découvrir et ont trouvé l’instant trop court, ils auraient aimé en apprendre encore plus !
Bravo à Julie et Anne pour cette intervention et pour leur investissement dans ce projet.